Fibres recyclées : comment concilier écologie et sécurité alimentaire?

En 2011, Cascades a utilisé 3,1 millions de tonnes de fibres recyclées, ce qui a permis la sauvegarde de 44 millions d'arbres.
Dans un billet récent, nous avons discuté de l’enjeu que pose la présence d’huiles minérales dans les fibres recyclées au niveau de la sécurité alimentaire. Nous avions avancé que plusieurs pistes de solution existaient, mais qu’elles suscitaient toutes des interrogations. Elles impliquent notamment des augmentations de coût substantielles de l’emballage et des changements majeurs au niveau des procédés. Mais ces solutions, quelles sont-elles?
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Renoncer aux fibres recyclées au profit des fibres vierges
L’utilisation exclusive de pâte vierge entraînerait un surcoût d’environ 25 %, sans parler des effets d’une telle mesure sur nos ressources naturelles. De plus, si on passait entièrement au carton neuf, c’est toute la filière du carton recyclé qui s’écroulerait. Et ce n’est vraiment pas le but recherché!
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Changer la composition des encres d’impression des journaux
Cette option réglerait le problème à la source. Cependant, elle est peu probable dans une industrie déjà fortement fragilisée par la concurrence des médias et autres supports électroniques. Le changement d’encre pourrait être également dispendieux en plus d’être technologiquement irréalisable avec les presses actuelles. Dans le secteur de l’impression des emballages alimentaires, l’encre végétale constitue une alternative intéressante à considérer. Quelques-unes des encres végétales actuellement disponibles : l’huile de lin, de soja et de tournesol.
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Trier les fibres à la source pour éliminer les journaux ou incorporer plus de fibres vierges
Il semble utopique, pour l’instant, d’affiner le tri jusqu’à supprimer totalement les journaux. Mais cette option pourrait réduire grandement les risques de migration. Toutefois, des contraintes pratiques au niveau du tri et de la collecte se posent. Incorporer plus de fibres vierges ne représente pas véritablement une piste envisageable. La dilution n’est pas une solution, il y aura toujours un risque de migration.
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Renforcer le sachet intérieur des emballages pour une meilleure barrière
Le sac en polyéthylène (PE) ne peut pas empêcher la migration. Il faudrait trouver la bonne barrière qui permettrait de réduire ou de prévenir la migration : sac en aluminium ou PET métallisé. Ce changement induirait d’importants défis technologiques au niveau des lignes d’emballages et une augmentation inévitable des coûts. Il est opportun de rappeler que le sac ne sert plus à rien une fois qu’il est ouvert, puisque la migration est volatile.
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Appliquer une barrière fonctionnelle
Le traitement de la surface du papier pourrait permettre de freiner la migration des huiles minérales. Le couchage par extrusion, de même que le couchage à base d’eau, se révèlent être des options des plus prometteuses. Néanmoins, les défis restent de taille. Il faudrait développer une barrière fonctionnelle innovante et à faible coût qui permettrait de mettre un frein définitif à toute migration.
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À la lumière de cette analyse : quelques recommandations
- Combler le vide réglementaire actuel et définir une réglementation sur les huiles minérales
- Préconiser l’utilisation des encres végétales ou à faible migration pour l’impression des emballages
- Réaliser d’autres études: méthodes d’analyses, migration des huiles et surtout mesurer et évaluer l’impact sur la santé humaine
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Voilà qui clos le dernier d’une série de deux billets sur le sujet. Alors que santé et écologie sont généralement complémentaires, ils sont ici la base d’un paradoxe. Vous avez des questions, une opinion sur la question? N’hésitez pas à les formuler et à nous partager vos commentaires.
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il faut revoir toute l’ensemble de notre systeme d’écologie a grandeur de notre planete si on veut que ca marche et non pas juste une province ou plus